lundi 8 juin 2009

La loi du plus lourd

Merci à toutes et à toutes pour les centaines de messages de condoléances que vous m'avez envoyés suite à mon cri de détresse. Savoir que vous avez souffert dans votre chair de la perte de cet ami précieux m'a permis de mieux l'accepter.
Surtout que je l'ai retrouvé. Mon troisième oeil. Et il m'est précieux.
Lorsque je suis partie à Villaniur, je vous ai dit que je vous parlerai de la circulation en Inde. Et bien allons-y. J'ai parcouru pendant de longues semaines les rues de Srinagar, celles de Chennai, je circule tous les jours en scooter dans celles de Pondichery et je m'aventure parfois dans d'autres villes moins civilisées. Mais peu importe. La circulation est la même. Hallucinante. Dans n'importe laquelle de nos villes, si les voitures et les scooter se côtoyaient avec les mêmes "règles" - car l'absence de règles en constitue une - ce serait une hécatombe. Mais vue la démographie galopante qu'il y a dans ce pays, ce n'est pas le cas ici et c'est une preuve de l'existence de leurs Dieux!
Il y a trois domaines à prendre en considération dans la folie circulationnesque.
I- L'état des routes et des rues
II- La composition du "parc automobile"
III- Le "code" de la route.

I- L'état des routes et des rues
Commençons par l'état des routes. Les politiciens ici sont les mêmes que partout ailleurs. Ils ne font de la politique que pour s'en mettre plein les poches. Tout l'argent destiné à la voierie passe directement dans des comptes en banque privés. A tel point que ce sont les habitants des quartiers qui se cotisent pour faire réparer leurs rues. Ma copine Benazir est vétérinaire. Je l'ai rencontrée au Sunday Market de Srinagar. Je vous en reparlerai plus tard lors d'un post consacré aux femmes indiennes et à leurs problèmes. Elle m'a raconté que dans son quartier il y avait une telle "absence de rues" que les écoliers arrivaient avec de la boue jusqu'à mi mollet et, malgré leurs uniformes bien repassés, ils se faisaient renvoyer chez eux par leurs professeurs car ils salissaient les salles de classe. La seule solution, pour les familles qui habitaient ce quartier, a été de créer une association qui a fait la quête auprès des habitants pour faire réparer les rues afin que leurs enfants puissent être scolarisés normalement! Et lorsque je prenais un rickshaw pour aller visiter Nazir et Owes (mes amis brodeurs de Srinagar), une fois sur deux le conducteur refusait d'aller jusqu'à leur maison car il ne voulait pas abîmer ses suspensions (ah bon? Il en avait?) dans les nids de poule qui ressemblaient plus à des repaires pour éléphants.
En plus des trous dans la chaussées, les rues sont parfois tellement étroites que je me demande comment les rétroviseurs extérieurs peuvent encore exister sur les voitures. Les photos 2 & 3 vous montrent une rue et l'espace qui reste entre la voiture et les murs de chaque côté... No comment.
Et puis elles passent par des endroits bizarre, les rues...
Au dessus des lacs par exemple!


II- La composition du parc "automobile"
Pour commencer je ne résiste pas à vous montrer cette photo du bus qui détonne complètement par rapport aux autres véhicules. Regardez bien le signe au-dessus de la porte: un logo DTS, que je n'ai pas bien sûr pas résisté à photographier.
Mais ensuite, je pense que quelques photos parleront mieux que de longs discours...
La photo des chiens et des vaches vous montre un autre aspect des rues: celui où les meutes de chiens attaquent et vous attaquent. A cet endroit, il y a une vache morte. Si vous zoomez vous pourrez voir son cadavre. De chaque côté de la route il y a deux bandes de chiens qui hurlent pour savoir quelle est celle qui va pouvoir se repaître du cadavre.
Vous me croirez si je vous dis que je ne suis pas passée sur cette route, entre les deux meutes? Et que j'ai fait un grand détour pour les éviter?
Et bien sûr la liste des "véhicules" que j'ai photographiés circulant sur la chaussée n'est pas exhaustive: il manque les chèvres, les poules, les singes, les éléphants, les tanks militaires (qui n'arrangent pas l'état des routes), les buffles qui sont beaucoup plus imposants que les vaches (oui, je sais sur cette photo c'est une vache!) qui cherchent leur pitance dans les poubelles de la ville... bref la ménagerie Pinder en liberté.










III- Le code de la route.
Le quoi? Le c.o.d.e de la route? C'est quoi cela?
J'ai appris très rapidement quelques règles essentielles pour survivre:
Laisser TOUJOURS la priorité aux bus et aux camions, quelque soit l'endroit où ils roulent. S'ils vous dépassent, ils vous serrent et vous envoient dans le fossé. S'ils vous croisent, ils roulent sur votre voie et vous percutent de plein fouet. Bref, une fois sur deux il vaut mieux s'arrêter pour les laisser passer.
Laisser TOUJOURS la priorité que soit à gauche ou à droite. On roule à gauche et donc la priorité est censée venir de la gauche. Que nenni. La priorité est à celui ou celle qui la prend. Et à chaque croisement on risque sa vie car tout le monde veut passer en même temps.
Laisser TOUJOURS la priorité même à ceux qui arrivent face à vous sur VOTRE voie. Parfois, je roule tranquillement sur ma voie, tout droit, sans voie secondaire qui débouche ni bus dont les klaxons hurlant me font sursauter à chaque fois. Et bien je suis quand même obligée de m'arrêter car MA voie est totalement prise par une nuées de scooters et de motos qui arrivent en face et n'ont aucunement l'intention de me laisser ne serait-ce que vingt centimètres pour que je puisse passer!
S'il y a un code de la route en Inde, il se résume brièvement en cinq mots: la loi du plus lourd.
PS/ La mise en page c'est n'importe quoi. Et pourtant j'ai essayé plusieurs fois de tout remettre correctement mais ce cjkolnperg am^g,iàaêùq de site n'en fait qu'à sa tête!!!!

1 commentaire:

  1. Coucou, je voulais te remercier car le moment que je viens de passer à lire ton blog m'a fait oublier l'espace d'un instant la grisaille et les tracas de la vie catovienne. Alors continues à nous faire voyager car te lire est toujours aussi agréable!
    Gros bisouxxx!

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