samedi 30 mai 2009

Le petit déjeuner


Ca c'est pour en remettre une deuxième couche car je me suis rendue compte que vous ne voyiez pas beaucoup de ladite piscine dans mon dernier message.

Comme Pondichery est sur la côte, je n'ai que l'embarras du choix pour la plage. Non seulement par rapport à leurs emplacements mais également par rapport à ce que je veux y trouver lorsque je vais me baigner. Je vous ferai une petite visite guidée et surtout une classification des plages par nombre de corneilles, de chèvres et de cacas au m².


Lorsque je rentre à la maison après un bain fortifiant et mouvementée, car la mer est toujours très agitée, je meurs de faim et là, sur la terrasse, je m'installe devant mon petit déjeuner indien que m'a préparé Simone. Madame Simone. Momone comme je la surnomme affectueusement. C'est la perle des perles. C'est elle qui s'occupe à temps plein de la maison. Elle est ravie car elle gagne un bon salaire. Je suis ravie car elle ne sait quoi faire pour nous gâter. Une information à savoir: un "bon salaire" ici c'est 4 000 roupies par mois. Pour 8 heures de travail par jour, six jours par semaine, sans vacances. Sachant que pour 100 Euros vous avez 6 600 roupies, je vous laisse faire le calcul. Et Madame Simone, elle adore faire la cuisine et elle adore me voir manger. Sur la photo vous pouvez voir ce qu'elle appelle un "petit" déjeuner: iddlis, dosas, tomato chutney et coconut chutney qu'elle fait en rapant elle-même la noix de coco. Je bois un jus de citron vert avec cela et ensuite je me traîne jusqu'à mon fauteuil où, pour la seconde fois de la matinée, je m'écroule afin de pouvoir digérer. Sur la table basse, Madame Simone a déposé, pendant que j'avalais ses idlis, une cafetière de café frais avec du lait concentré. Et elle est heureuse Madame Simone. Heureuse car je dévore tout ce qu'elle me fait. Elle me frotte l'estomac pour vérifier qu'il est bien rempli et elle rit de plasir en constatant qu'il fait une bosse par dessus mon short!
Puis elle redescend pour s'occuper de la maison, me laissant siroter un délicieux café et fumer ma petite clope. Le paradis est sur la terre. Je l'apprécie tous les matins. Merci les petits hommes verts!

vendredi 29 mai 2009

La nécessité du choix


Après avoir bu mon café sur la terrasse vers 6h30 du matin, seul moment où être en plein air est encore possible, j’ai alors deux options : la plage ou la piscine de la maison d'une amie… histoire de me mettre en forme en vue d’une journée qui va être encore bien éprouvante pour les nerfs.
Gide disait : " l'homme est incapable de choix et il agit toujours en cédant à la tentation la plus forte". Je peux vous assurer que pour moi, simple femme, ces deux tentations matinales provoquent une tempête dans mon pauvre cerveau encore embrumé par une longue nuit de sommeil qu'aucune onde alpha ni même beta ne vient jamais troubler.



Je vous sens moqueurs et peu enclins à me plaindre. C’est bien méconnaître les soucis qui envahissent votre vie lorsque vous quittez Paris. Vous en voulez la preuve ?


Regardez ces deux photos et dites moi ce que vous feriez à ma place. N’auriez vous pas un semblant d’hésitation, un quelconque embarras, un nuage d’incertitude et d’indécision, une certaine irrésolution voire une perplexité certaine, bref en un mot, et puisqu’il s’agit d’eau, un léger flottement ?
Je pense que vous commencez à comprendre que tout n'est pas rose pour moi qui ait décidé de quitter quelque temps la France pour - enfin - me remettre à écrire. Et si vous ne me plaignez pas encore, je vais vous le dire moi, ce que je pense vraiment: tous ces tourments je vous les dois à vous mes amis. (si après cette phrase je n'ai aucun commentaire, je comprendrai peut-être enfin que je n'ai... aucun lecteur!)

jeudi 28 mai 2009

Visitez la maison


Pendant que je me relaxe en buvant mon premier café - non ce n’est pas le petit déjeuner, vous verrez, celui-ci viendra plus tard – descendez l’escalier de la terrasse, ou franchissez la grille que vous voyez en bas à droite de la façade, et vous arriverez dans le living/salle a manger, immense et très sombre. Je pensais que le fait qu’il ne reçoive pas de lumière du jour le garderait frais, grossière erreur : c’est un four à chaleur tournante grâce aux pales des ventilateurs ! J’avoue ne pas y mettre souvent les pieds.
Lorsque je suis à la maison, je suis soit sur la terrasse, soit dans ma chambre. Il faut dire que j’adore ma chambre. Pour deux raisons : d’abord l’air conditionné que j’y ai fait mettre et puis je l’ai meublée avec un bonheur inversement proportionnel aux prix des meubles que j’ai achetés.



Le meuble le plus cher est mon lit : un sommier en coco fait sur mesure avec un matelas en mousse recouvert d’un coton écru. Une petite merveille. Ma table de nuit est un berceau indien ancien.



Et mon fauteuil du Rajasthan, il est pas kitch ?





Mais celui pour lequel j’ai une grosse faiblesse, c’est mon meuble à casiers. Dommage, je ne me vois pas le ramener à Paris. Quoique… A part le lit, j’ai tout trouvé chez un brocanteur, en soulevant des montagnes de planches et de vieux meubles cassés, le tout par plus de 40° car son dépôt était en plein soleil. Ensuite une bonne journée pour tout brosser et passer le bois à la javel et j’avais mes meubles.











Un lit, un sommier, un bureau, un fauteuil confort pour travailler, deux chaises, une table de chevet, un fauteuil Rajasthan, un meuble pour mes papiers, celui à casiers… total : moins de 200 euros, livraison comprise. Elle est pas belle la vie ? Ikea peut aller se rhabiller !

mercredi 27 mai 2009

Ma rue






La rue Marius Xavier est une rue très large pour l’Inde, avec des caniveaux et des trottoirs à peu près praticables. On se croirait dans la « ville blanche », celle des expats et des administrations françaises, alors qu’en réalité j’habite de l’autre côté du canal, dans la « ville noire », celle des indiens.
Avant ma maison, il y a une maison abandonnée et juste après, des ruines avec un parc en friche entouré de hauts murs. Je bénéficie donc de la fraîcheur des manguiers et des banians, tout en n'ayant à m’occuper de rien. Je regarde parfois avec envie les grappes de mangues qui pendent un peu trop loin de la terrasse pour que je puisse les attraper.
Comme vous pouvez le voir...
"C'est une maison bleue... la la la la la la la..."

La rue Capitaine Marius Xavier


La maison que vous allez visiter sans moi, et dans laquelle je suis censée travailler, est située au dans la rue Capitaine Marius Xavier. Ceci n’est pas un hoax. Mais essayez de donner cette adresse à un rickshaw qui ne baragouine que quelques mots d'anglais et certainement pas trois mots de français!

Mon installation




Je suis seule sur ma terrasse ce matin. Le jour se lève à peine mais le thermomètre frôle déjà allègrement les 35° et moi je ne suis pas comme les lourdes pales du vieux ventilateur accroché au toit du pandal. Je ne brasse pas d’air… Pas la force!
Pandal ? Vous avez dit pandal ? Comme je n’ai pas trouvé la définition de ce mot sur internet, je vous précise qu’il s’agit d’un genre de grand auvent construit en troncs d'arbres et en feuilles de palmes, regardez la photo.
Très intelligement, j’ai choisi la saison la plus chaude et plus exactement le mois le plus chaud pour retourner en Inde où je compte bien finir (enfin) le best seller que la planète entière attend, j'ai nommé le fameux livre commencé il y a plus de cinq ans dans les pages du website des années laser et dont le working title est "Spielberg and me, the steal of the century", in english in the text. NDLR : l'explication du pourquoi du comment du titre en anglais vous sera révélé un peu plus tard. ;-)
A moitié allongée, je devrais dire écroulée, sur un fauteuil en rotin, je pense qu'il va me falloir bientôt me mettre au travail. Mais la chaleur ne m'aide pas. Je regarde les plantes en respirant doucement pour ne pas faire couler la sueur qui s’accumule au dessus de mes sourcils. Je tends la main vers la table basse et bois lentement mon café à la manière des gens du nord. A part que je remplace le morceau de sucre par une cuillérée de lait concentré sucré ! Suante, transpirante mais toujours gourmante !
Aujourd’hui mon moment de tranquillité quotidien est troublé par un hôte indésirable. Il ne s’agit ni d’une corneille, ni d’un écureuil, ni d’une de ces grosses chauve souris qui provoquent la fureur de Bonnie en s’aventurant sur « sa » terrasse. Non ce matin j’ai droit à la visite d’un énorme singe. Il s’est assis sur la rambarde de la terrasse et regarde d’un air dédaigneux Bonnie qui bondit et rebondit dans sa direction tout en aboyant furieusement, bien que le singe fasse plus de deux fois sa taille. Faut dire qu’après le coyote qu’elle a affronté en Californie… la puce n’a plus peur de grand-chose. Par contre Rani, alors qu’elle fait deux fois la taille de Bonnie, s’enfuit dans la maison. Mais il est vrai que ce n’est encore qu’un bébé mongroil, les chiens kashmiriens. Je suis quand même un peu inquiète pour mon zébulon à pattes et je me lève. Il faut que j’arrive à moins d’un mètre du singe pour que celui-ci daigne bouger. Il déambule tranquillement sur la rambarde et s’éloigne, sautant de terrasse en terrasse vers d’autres pandals (pandaux ?!!) plus cléments ! Je préfère le regarder partir que descendre chercher mon appareil photo. S’il revient, promis je lui tire le portrait.
Lorsqu’il a disparu je retourne à mon occupation favorite accompagnant mon petit déjeuner : sudokuker. Et pendant que je cherche où cet enfoiré de « 9 » peut bien se trouver, allez donc faire le tour du propriétaire tranquillement. Il fait trop chaud pour que je bouge.